Sommaire
5 min
DPE B : que signifie vraiment une bonne performance énergétique ?
publié le 22.04.25Un logement bien classé au DPE attire l'attention, rassure les acheteurs, et se loue plus facilement. Mais lorsqu’il s’agit d’un DPE B, on se trouve dans une zone intermédiaire encore peu explorée : entre l’excellence énergétique des logements classés A, et les performances moyennes du reste du parc immobilier.
Que peut-on attendre concrètement d’un logement classé B ? Quels travaux permettent d’atteindre ce niveau ? Et comment le valoriser ? Tour d’horizon.

Aéromax 6 - Chauffe-eau thermodynamique
Les caractéristiques d’un logement DPE B
Une consommation énergétique contenue
Les logements classés B consomment entre 70 et 110 kWh/m²/an d’énergie primaire. C’est environ deux fois moins qu’un logement moyen classé D, et jusqu’à 80 % de moins qu’une passoire thermique classée G.
Cela peut représenter 400 à 800 € d’économies annuelles sur la facture énergétique pour un logement de 90 m², selon le type de chauffage et le climat (estimation fondée sur les données du guide du Cerema à l'attention des diagnostiqueurs : Version 3 - juillet 2024).
Cette performance repose sur une isolation correcte, un chauffage peu énergivore et des équipements globalement récents ou bien entretenus.
Des émissions de CO₂ modérées
Côté climat, la classe B correspond à des émissions comprises entre 6 et 11 kg de CO₂/m²/an. Ce résultat s’explique souvent par le recours à des énergies moins carbonées, comme l’électricité (issue d’un mix majoritairement décarboné en France), les réseaux de chaleur vertueux ou le bois. Une pompe à chaleur bien dimensionnée, couplée à une bonne régulation, contribue fortement à ce niveau d’émissions maîtrisé.
Un bon confort thermique
La classe B implique généralement une bonne régulation des températures, une réduction des courants d’air et une meilleure qualité de l’air intérieur. Sans viser une performance maximale, elle garantit déjà un confort nettement supérieur à la moyenne.
Découvrez nos conseils pour améliorer votre confort thermique dans l’article dédié.

Aérolia - Pompe à chaleur air-eau
Pourquoi viser la classe B
Réduire ses factures sans surinvestir
Sans être « basse consommation » au sens strict, un logement DPE B permet de réaliser des économies sensibles par rapport à un logement classé D ou E.
Selon le Conseil d’analyse économique, un saut de deux classes DPE permettrait jusqu’à 55 % d’économies d’énergie réelle, selon le niveau de départ (Focus n°116, juin 2024 “Analyse socio-économique de la rénovation énergétique des logements”).
Cela peut représenter plusieurs centaines d’euros par an sur la facture énergétique.
Comparatif : DPE A, B et C
Classe | Consommation (kWh/m²/an) | Émissions (kg CO₂/m²/an) | Caractéristiques typiques |
A | < 70 | < 6 | Logement à énergie positive ou passif |
B | 70 à 110 | 6 à 11 | Très bonne performance, RT 2012 bien appliquée |
C | 110 à 180 | 11 à 30 | Bonne performance, souvent logement rénové |
Un logement B consomme environ 80 % d’énergie en plus qu’un logement A, mais jusqu’à 40 % de moins qu’un logement C. Il représente un équilibre intéressant entre exigence technique et accessibilité.
Gagner en confort... et en valeur
La performance énergétique influence de plus en plus le prix de vente ou de location d’un bien. Selon les Notaires de France (analyse de novembre 2024), une maison classée A ou B peut se vendre entre 6 et 18 % plus cher qu’une maison similaire classée D. Dans un marché immobilier en tension, cette « valeur verte » devient un levier important de différenciation.
Se prémunir contre les futures restrictions
Même si seuls les logements F et G sont aujourd’hui concernés par des interdictions à la location, les exigences vont continuer de monter. Atteindre la classe B aujourd’hui, c’est anticiper les seuils réglementaires de demain et pérenniser la valeur de son bien.

Aéromax Split 3 - Chauffe-eau thermodynamique
Comment atteindre un DPE B
Travailler l’enveloppe avant tout
La classe B impose un niveau de performance supérieur à la moyenne, sans pour autant exiger les extrêmes du niveau A. Cela implique souvent de reprendre des postes stratégiques de l’enveloppe, sans forcément viser l’exhaustivité. On peut par exemple renforcer l’isolation des combles ou traiter un plancher bas mal isolé, sans refaire l’ensemble des murs.
Un autre levier souvent sous-estimé consiste à traiter les discontinuités thermiques : même une bonne isolation perd en efficacité si des zones sensibles — comme les jonctions entre murs et planchers ou autour des menuiseries — ne sont pas prises en considération. Le soin apporté à ces interfaces limite les ponts thermiques et améliore la performance globale du bâti.
Dans certains cas, des techniques comme l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) permettent justement de traiter ces ponts thermiques en assurant une continuité de l’enveloppe.
Les pertes de chaleur proviennent essentiellement de la toiture (25 à 30 %), des murs (20 à 25 %), des fenêtres (10 à 15 %) et des planchers bas (7 à 10 %) (source : ADEME).
Exemples de coûts moyens (source : Conseil d’analyse économique, 2024) :
- Isolation des murs : 160 €/m²
- Isolation du toit : 80 €/m²
- Remplacement des fenêtres : 540 €/m²
Moderniser les équipements, sans tout refaire
Quand l’isolation est déjà correcte, c’est souvent le système de chauffage ou de production d’eau chaude qui freine l’obtention d’une meilleure étiquette. Bonne nouvelle : dans ce cas, il n’est pas toujours nécessaire de se lancer dans de lourds travaux. Un remplacement d’équipement bien ciblé peut suffire à passer un cap.
L’essentiel est d’adapter la puissance des appareils aux besoins réels du logement. Dans un habitat bien isolé, inutile de surdimensionner. Ce qui compte, c’est la régulation : thermostat intelligent, programmation fine, robinets thermostatiques… Ces solutions permettent de lisser les consommations sans sacrifier le confort.
Côté équipements, plusieurs solutions Thermor s’intègrent naturellement dans une rénovation visant la classe B. La pompe à chaleur air/eau Aérolia permet de valoriser les calories de l’air extérieur, avec un excellent rendement saisonnier. En rénovation, elle constitue une solution performante pour remplacer une chaudière fioul ou gaz sur un circuit de chauffage existant.
Pour l’eau chaude sanitaire, les chauffe-eau thermodynamiques comme l’Aéromax 6 offrent un bon compromis entre performance et intégration dans l’existant, notamment en remplacement d’un ballon électrique. En configuration adaptée, ils permettent jusqu’à 70 % d’économies d’énergie par rapport à un ballon électrique classique (source : ADEME, Tout savoir sur le chauffe-eau thermodynamique).
Enfin, les radiateurs à chaleur douce connectés - Mythik ou Ovation 3 - apportent une régulation pièce par pièce et une chaleur homogène, avec un pilotage à distance qui facilite la maîtrise des consommations.
Ne pas négliger la ventilation
En rénovation, améliorer l’étanchéité à l’air sans revoir la ventilation, c’est prendre le risque d’engendrer condensation, moisissures ou inconfort. Or, une ventilation bien conçue est un levier souvent nécessaire pour viser la classe B.
Cela peut passer par l’installation d’une VMC hygroréglable - la solution la plus fréquemment retenue en maison individuelle - ou, dans certains cas, par une VMC double flux.
Un simple réajustement des entrées et sorties d’air peut aussi corriger un déséquilibre existant. Ce dernier n’a qu’un impact limité sur la note DPE, mais il peut éviter une pénalisation en cas de ventilation absente ou inopérante.
Dans une maison bien isolée mais mal ventilée, l’humidité a tendance à s’accumuler dans les pièces d’eau. Résultat : buée persistante, odeurs désagréables… et parfois, des moisissures.
Installer une VMC double flux permet de renouveler l’air sans perdre de chaleur. Un atout pour le confort thermique et la qualité de l’air.
Côté installateur, c’est aussi une assurance de durabilité pour les matériaux isolants, particulièrement sensibles aux excès d’humidité.
Intégrer des énergies renouvelables
Sans viser une autonomie complète, l’ajout d’un appoint solaire (photovoltaïque ou thermique) permet d’améliorer le DPE si l’énergie produite couvre une part significative des besoins. Le DPE prend en compte la production d’électricité autoconsommée, ce qui peut suffire à changer de classe dans certains cas limites.
C’est donc un bon levier pour "consolider" une classe B, ou sortir d’un C haut de fourchette. Attention toutefois au dimensionnement et à l’intégration technique dans le logement.
Miser sur une rénovation conforme aux standards techniques
La classe B reflète un niveau de performance déjà exigeant, en phase avec les meilleures pratiques du secteur. Elle correspond aux seuils souvent utilisés comme référence dans les dispositifs d’aide à la rénovation — comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Ces standards techniques (par exemple pour l’isolation des murs ou des combles) s’inspirent de la réglementation thermique pour l’existant. S’y conformer, c’est optimiser l’efficacité des travaux, sécuriser les subventions… et prendre une longueur d’avance sur les exigences à venir.

Auréa - Pompe à chaleur air-eau
Règlementation et aides financières pour améliorer votre DPE
L’amélioration de la performance énergétique des logements s’inscrit dans un cadre réglementaire de plus en plus exigeant :
- Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sont interdits à la location.
- Cette interdiction s’étendra aux logements classés F en 2028, puis E en 2034.
- Les ventes de logements classés F ou G doivent s’accompagner d’un audit énergétique, en complément du DPE.
Pour accompagner les ménages dans leurs travaux, plusieurs aides financières existent. Sans entrer dans le détail des montants ou conditions d’éligibilité (qui évoluent régulièrement), voici les principales :
- MaPrimeRénov’ : aide nationale accessible aux propriétaires occupants ou bailleurs, cumulable avec d’autres dispositifs.
- Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : permet de financer un bouquet de travaux sans avance de trésorerie.
- Certificats d’économie d’énergie (CEE) : primes versées par les fournisseurs d’énergie.
- Aides locales : certaines collectivités proposent des soutiens complémentaires (régions, départements, métropoles).
- Le site de l’Anah détaille les modalités de MaPrimeRénov’
- France Rénov’ propose un accompagnement gratuit et personnalisé via ses conseillers et simulateurs en ligne
En résumé
La classe B du DPE est souvent considérée comme le bon élève discret : sans prétendre à l’excellence absolue, elle reflète une performance solide, équilibrée et durable. Pour les propriétaires, c’est une opportunité de valorisation. Pour les occupants, un gage de confort et d’économies.
Avec une stratégie bien pensée - isolation ciblée, équipements performants et usage raisonné - la classe B est un objectif réaliste dans de nombreux projets de rénovation. Côté neuf, la RE2020 permet généralement d’atteindre la classe A, mais certains logements en zone dense ou en collectif relèvent parfois de la classe B.
Une classe B, et après ?
La classe B n’est pas une fin en soi : c’est une étape accessible, valorisante et confortable. Pour certains, c’est le bon compromis. Pour d’autres, c’est le point de départ vers la classe A.