Peut-on mettre du R32 à la place du R410A dans une pompe à chaleur ?

Pourquoi remplacer le R410A par le R32 ?

Depuis la naissance des pompes à chaleurs et les prémices de leur commercialisation, les fluides frigorigènes nécessaires à leur fonctionnement se sont succédé.

À l’origine, c’étaient les Chlorofluorocarbures (abrégé en CFC) qui étaient utilisés, puis le R11, des gaz qui ont par la suite été interdits en 1995. Leur ont succédé les Hydrofluorocarbures (HFC) dont font partie le R410A et le R32.

Vous avez bien lu : le R410A et le R32 font bel et bien partie de la même famille ! En réalité, le R410A est composé :

• à 50 % de R32 ;
• et à 50 % de R125.

Vous l’aurez compris : le R32 est utilisé pur, contrairement à son cousin qui est un mixte de gaz. Outre cette différence de composition, qu’est-ce qui rend le R32 plus intéressant que le R410A ?

La première chose à retenir, c’est que le R32 est efficace à une pression plus basse, ce qui a deux avantages :

• Les composants de la pompe à chaleur peuvent être plus petits, ce qui rend l’appareil plus compact ;
• Et le COP (Coefficient de Performance) de la pompe à chaleur est plus haut. Autrement dit, il est moins énergivore.

Le R32 est aussi bien plus écologique, nous y reviendrons plus loin dans cet article.
 

Vous ne pourrez pas remplacer « tel quel » le R410A par le R32 dans votre pompe à chaleur, au risque de l’endommager. En revanche, il est possible d’échanger votre système actuel par un nouveau modèle de pompe à chaleur fonctionnant au R32, moyennant quelques précautions. Au moment de l’installation, le professionnel devra :

• vérifier l’état des liaisons frigorifiques ;
• « rincer » le matériel pour éliminer les impuretés ;
• vérifier l’adéquation des dimensions (diamètre et longueur) des liaisons avec les préconisations du nouvel équipement.

Dans tous les cas, veillez à confier la manipulation du fluide frigorigène à un professionnel détenteur de « l’attestation de capacité fluide frigorigène ».

Pourquoi le R410A est-il en voie de disparition ?

Le Règlement européen n°517/2014 F-Gas, à l’œuvre depuis 2015, prévoit la réglementation concernant les fluides fluorés et leurs usages. Son but ? Réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de -80 % à l’horizon 2050 dans l’Union européenne.

Dans ce texte sont édictés point par point les actions à prévoir pour atteindre cet objectif audacieux. Un calendrier progressif de réduction, voire d’interdiction, de l’usage de certains gaz fluorés polluants a notamment été mis en place.

Sans surprise, parmi les gaz pointés du doigt par la réglementation, figure le fameux R410A. On comprend pourquoi : il atteint 2088 kg équivalent CO₂, soit bien au-dessus de la borne fixée !

Le mauvais élève est donc progressivement retiré du marché depuis une dizaine d’années, mais 2025 a sonné le glas de sa commercialisation. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le R410A est désormais interdit.

 À titre de comparaison, le R32 affiche un PRG de seulement 675 kg équivalent CO₂, ce qui en fait un gaz réfrigérant trois fois moins polluant que son cousin ! Raison pour laquelle il a été identifié comme un remplaçant intéressant au R410A pour les systèmes de pompe à chaleur.

Le R32 : une alternative plus écologique

Le R32 est le fluide vedette des pompes à chaleur modernes qui arrivent sur le marché ces dernières années. Grâce à ses propriétés, il rend ce mode de chauffage et de rafraichissement plus respectueux de l’environnement, plus durable… mais pas seulement ! Tour d’horizon de ses principaux atouts.
 

Ses avantages en termes de performance

C’est un avantage de taille pour les propriétaires de pompes à chaleur : le R32 permet d’augmenter les performances de l’appareil de l’ordre de 6 à 7 % en plus par rapport aux installations au R410A (source : EDF) ⁽²⁾.

Et puisqu’avec le R32, le COP (Coefficient de Performance) de l’appareil est plus élevé, vous ressentez les bienfaits directement sur votre portefeuille : les économies d’énergie sont au rendez-vous !

Autre avantage et non des moindres : le fluide R32 est plus manipulable que le R410A. En d’autres termes, la composition du gaz permet de le charger dans le système de la pompe à chaleur, soit sous forme liquide, soit à l’état gazeux. La manutention est donc facilitée pour le frigoriste chargé de l’installation ou de l’entretien.
 

Réduction de l’impact environnemental

Les fluides frigorigènes contribuent tous, sans exception, à l’augmentation de l’effet de serre s’ils s’échappent dans l’air. C’est pourquoi l’étanchéité des installations doit être contrôlée périodiquement par un frigoriste compétent. Car en théorie, le gaz réfrigérant contenu dans la pompe à chaleur n’est pas censé fuir !

Parce que des pannes ou des défauts d’entretien ne sont pas à exclure, le potentiel polluant des fluides réfrigérants est évalué grâce au PRG que nous avons évoqué plus haut.

Le R32, grâce à son PRG de 675 kg équivalent CO₂, a un impact environnemental moins élevé que les autres fluides frigorigènes (de l’ordre de -75 % selon EDF) (2). Actuellement, le R32 est la solution la plus écologique du marché, d’autant plus qu’il se recycle aussi plus facilement.
 

Les limites et précautions d’utilisation

Malgré ses qualités indéniables, le R32 réserve quelques inconvénients pour ses utilisateurs.

Premièrement, et contrairement au R410A, le R32 est légèrement inflammable, ce qui le range en classe de sécurité A2.

Pour les pompes à chaleur et les climatiseurs, le R32 peut être utilisé sans risque, moyennant quelques précautions comme le niveau de concentration à respecter en fonction du volume de la pièce.

Ensuite, le R32 demande à l’installateur des contraintes supplémentaires. Sa manipulation demande en effet un matériel particulier, différent de celui utilisé pour le R410A.

Enfin, les performances du R32, bien que très intéressantes, ne sont malheureusement pas suffisantes pour respecter les exigences de la législation européenne fixée pour 2030, à savoir que les gaz fluorés ne devront pas excéder 400 kg équivalent CO₂.

Quelles solutions pour une pompe à chaleur plus durable ?

Malgré les besoins en fluide frigorigène pour assurer son bon fonctionnement, la pompe à chaleur reste un système de chauffage extrêmement écologique, recommandé par l’ADEME ⁽³⁾. Mais comment limiter au maximum l’impact sur la planète d’une pompe à chaleur ?
 

La puissance de la pompe à chaleur, un enjeu de taille

Pour maximiser les performances de votre pompe à chaleur, le dimensionnement ne doit pas être pris à la légère. Sa puissance est à adapter en fonction des caractéristiques de votre logement et des habitudes de vie de votre foyer.

Pour calculer au plus juste, nous vous conseillons de commencer par faire réaliser un bilan thermique par un professionnel. Il pourra ainsi :

• déterminer avec précision vos besoins en chauffage maximaux au plus froid de l’hiver ;
• inspecter l’état de l’isolation de votre habitation ;
• et vous conseiller sur le modèle de pompe à chaleur à choisir.

Le risque avec une pompe à chaleur surdimensionnée ? Elle fonctionnera en sous-régime, avec de fréquents arrêts et redémarrages, ce qui aura pour conséquence :

• de consommer davantage d’électricité ;
• de réduire les économies sur vos factures ;
• de baisser la performance de l’appareil (il consommera plus que nécessaire) ;
• de moins optimiser votre empreinte carbone par rapport à une pompe à chaleur moins puissante ;
• d’user prématurément les pièces de la pompe à chaleur (en cause : les nombreux arrêts-redémarrages) ;
• et d’avoir investi dans une pompe à chaleur plus chère, car plus puissante, alors que ce n’était pas nécessaire.

A contrario, une pompe à chaleur sous-dimensionnée pourrait vous sembler une solution économique. Que nenni ! Elle ne sera pas en mesure d’assurer le confort thermique de votre foyer, et sera sursollicitée pour répondre à la température de consigne. Résultat :

• la pompe à chaleur aura besoin de recourir à l’appoint électrique pour atteindre la bonne température ;
• cela se ressentira sur le montant des factures d’électricité (surconsommation électrique) ;
• le confort thermique ne sera pas au rendez-vous ;
• la pompe sursollicitée s’usera plus rapidement.

Besoin d’un conseil pour bien dimensionner votre pompe à chaleur ? Pensez à demander l’avis d’un conseiller Thermor !
 

L’étiquette énergie des pompes à chaleur

Cette étiquette, apposée sur le produit, vous permet de comparer les performances des modèles de pompes à chaleur. Dans le cas des pompes à chaleur air-air réversibles, pensez à vérifier les performances en mode chauffage, mais aussi en mode refroidissement !
 

L’entretien, pour des performances optimales

L’entretien de votre pompe à chaleur permet de faire durer votre appareil plus longtemps, et de profiter pleinement de toutes ses capacités.

Une obligation d’entretien est prévue par la loi :

• pour les systèmes thermodynamiques d’une puissance comprise entre 4 kW et 70 kW, la maintenance est à réaliser tous les deux ans ;
• pour les appareils plus puissants, l’entretien se fait tous les cinq ans.

Le professionnel vérifiera :

• l’étanchéité de l’installation, pour éviter les fuites de fluide frigorigène ;
• les performances de la pompe à chaleur (COP et EER le cas échéant) ;
• le réseau électrique ;
• les réglages de l’appareil ;
• l’ensemble de l’équipement (inspection générale).

Vous savez maintenant que mettre du R32 à la place du R410A dans sa pompe à chaleur n’est pas possible, et qu’il vaut mieux prévoir le remplacement de son équipement par un modèle plus récent fonctionnant au R32. Vous avez aussi toutes les cartes en main pour faire durer votre équipement et préserver au maximum l’environnement !